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Ill Manor - Plan B

 

 

  Deux ans après The Defamation Of Stickland Banks et son accent soul revival, Plan B revient aux affaires mais surtout aux fondamentaux avec Ill Manors qui ressemble à s'y méprendre à une version jumelle, mais antithétique et obscure du premier cité. Après le Yang vient le Yin...

 

  En réalité, Ill Manors est (en partie) la B.O. du film du même nom sorti à la fin du printemps, mais que je n'ai pas encore visionné. Enfin, à l'écoute du disque, on imagine assez bien le tableau : Forest Gate, un district défavorisé du grand Londres, celui des jeux olympiques et des révoltes de 2011. L'endroit est un véritable coupe-gorge, même pour ses habitants, à quelques encablures d'un village olympique qui a presque coûté à la Reine les joyaux de la couronne.

 

  Nous sommes tous les produits de notre environnement...

Il est juste plus difficile de survivre dans certains d'entre eux !

 

  Un ciel sombre, menaçant, comme la plupart des titres de l'album. Une ambiance oppressante, résultat d'une équation à multiples variables parmi lesquelles drogue, prostitution, violences de toutes sortes, toxicos, dealers, règlements de compte, familles cloitrées et désespérées, politiques urbaines inadaptées... Une misère sociale que les responsables british ont eu bien du mal à cacher lors des quinze jours pendant lesquels les projecteurs du monde entier étaient braqués sur eux. Et pourtant. Elle était là, hors champ, derrière les blocs. Des jeunes qui n'ont pas d'autre choix que de jouer avec le feu pour survivre, afin de tenter tant bien que mal de ne pas quitter la voie, d'entretenir une minuscule flamme à défaut d'entrevoir la lumière. L'illustration terrifiante de la jeune mère qui doit vendre son corps tout en allaitant son enfant dans The Runaway est à ce titre absolument parfaite. Que dire de plus ?

 

  Pour chaque action, il y a une réaction.

Mais qu'est-ce qui influence les choix que l'on fait ?

 

  Ill Manors, en plus d'être encore meilleur que son jumeau soul, est un disque de crise et une putain de sacrée surprise qu'on attendait franchement pas, ou plus. Œuvre forte, protestataire (guerrière) et anti-commerciale, intelligente, écrite avec les tripes, artistiquement au top, elle ressemble à une sorte de combinaison gagnante entre les revendications lointaines de Public Enemy, l'univers British légèrement teinté Drum n'Bass de The Streets et le flow d'un Eminem inspiré et au sommet de sa forme lyricale (celui de Mosh par exemple).

 

  Mais surtout, cette œuvre nous rappelle à quel point nous sommes englués dans cette crise injuste de laquelle il va falloir s'appliquer à s'extirper, seuls, car il ne faudra compter que sur nous-mêmes. Allez, en piste, le Londres terrifiant de Plan B nous montre la voie !

 

 

  Note : 4/5

 

 

Le clip de Ill Manors

 


 Ecouter le disque sur spotify

 

 

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07/09/2012
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