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   Mark Lanegan organise les funérailles du blues avec ses amis musiciens, et au final, le ressucite.

   Bon, je vais pas faire un topo sur le bonhomme, tout le monde le connaît. Non ? Bon, ok, Lanegan, donc, est un ancien compère de Kurt Cobain, a été chanteur des Screaming Trees, il a ensuite débuté une carrière solo puis fait partie de Queens Of The Stone Age. C'est un cador du blues rock, du grunge et du rock lourd. Voilà pour la bio vite expédiée.

    Passons à l'album maintenant. Et là, ben, il n'y pas grand chose à redire. C'est du tout bon. Sa voix graveleuse survole les morceaux qui alternent entre grunge synthétique pour l'ouverture de The Gravedigger's Song (Vous allez me dire, encore un truc gai. Ben ouais, encore) et blues planant ou furieux, voire Disco ultra moderne avec Ode To Sad Disco, monumentale. On navigue toujours dans des eaux aux influences lointaines où convergent pourtant des courants plus neufs. On retrouve même un petit clin d'oeil à Ennio Moriconne dans St Louis Elegy, morceau habité et transcendant. 

      En quelques mots, c'est la grande classe. Aucun doute là-dessus. Alors non, il ne faut pas craindre les voix abîmés et rocailleuses, ni les sons sales, ou encore cette ambiance sombre qui sent le tabac froid et a le goût du vieux bourbon qui arrache la gueule. C'est vrai. Il ne faut pas non plus être écoeuré par pépé qui se racle la gorge et envoie son mollard noir dans son crachoir d'un autre temps. Si vous êtes dur au mal à ce niveau là et que vous aimez le vieux blues crasseux, le mélange des genres, le marriage du passé et du présent, voire du futur, alors cet album est fait pour vous. Le ton est adulte, tout comme le discours. Parfois, effrayant, souvent mystérieux, il est toujours poétique(et même en français dans le texte, pendant quatre vers, si, si... il faut écouter attentivement le premier morceau).

      Ce disque est de toute évidence le premier poids lourd de l'année. Pour l'instant.
 

     Note : 4/5