lqdc.blog4ever.com

lqdc.blog4ever.com

Life Is Good - Nas

 

 

  Après nombre de sorties hip-hop indé, underground, excellentes et remarquées en 2012 (Quakers, Aesop Rock, El-P, Killer Mike...), cet été fut marqué par le retour d'un poids-lourd millionnaire de l'industrie du rap en la personne de mister Nasir Jones, alias Nas himself. Auteur il y a des siècles, c'était à une autre époque, du génial Illmatic, son premier album, un des meilleurs disques hip-hop de tous les temps, le gars de Brooklyn revient avec un Life Is Good dont on n'attend pas grand chose, ou presque.

 

  C'est un peu le problème avec ces gars-là, les Kanye West, Jay-Z et compagnie même s'il n'y a rien de comparable avec Nas. Difficile voir impossible de ne pas les détester, de ne pas mourir d'envie de leur mettre une bonne petite gifle de temps en temps afin déjà de primo se défouler un petit coup et deuxièmement de tenter un tant soit peu de leur redonner une once de sens des réalités. Pas évident hein. Le plus simple serait donc de faire comme s'ils n'existaient pas. Le souci, c'est que la plupart du temps, on ne peut que s'incliner devant leur talent d'artiste. Kanye West en est d'ailleurs l'exemple le plus frappant, celui qui atteint des sommets dans le paradoxe : véritable tête à claque en tant que personne et un des artistes les plus intéressant de notre époque. Cruel, non ?

 

  Avec Nas, c'est un peu la même chose, mais à un degré moindre. Un peu plus conscient et humble, son Rap, même s'il n'a pas toujours été parfait, est resté somme toute relativement respectable au fil du temps. N'empêche, le succès et les dollars ne l'ont pas aidé lui non plus à se construire une image irréprochable. Bien loin de là. Il s'était d'ailleurs fait oublier ces derniers temps, ne pointant le bout de son nez que lors de quelques collaborations, ce qui est finalement peut-être la plus sage attitude. Et puis, pendant l'été, voilà que sort ce Life Is Good avec sa pochette pas très inspirée et peu engageante, rancunière vis à vis de Kelis, son ex-femme. Pas très classe ! Ouais, bon, tant pis on va voir ce que ça donne. C'est Nas quand même, difficile de passer à côté pour qui apprécie un tant soit peu le Hip-Hop.

 

  Surprise d'entrée de jeu avec No Introduction, ses pianos et ses violons. Première certitude, notre vétéran est en pleine forme, sa plume est toujours acérée, les thèmes adultes, à des lieues du gangsta-rap bling-bling. De quoi être rassuré, donc. Loco-Motive nous renvoie à l'époque bénie d'Illmatic avec une maîtrise ahurissante. On sent Nas apaisé finalement, malgré l'argent qui ne fait pas le bonheur, comme le rappelle ce toujours brillant poète de la rue (enfin, ça c'était avant...). Les rimes claquent et visent juste. A Queens Story, qui sample Chopin et Run DMC dans le même morceau (? si, si, c'est possible !) fait voler en éclat les dernières résistances. Ok, Nas est toujours dans la place, pas de problème. Je m'incline. Et ce n'est pas l'excellent Accident Murderer qui me fera changer d'avis. Définitivement. La suite est dans la même veine, même si plus classique et commerciale (surtout Reach Out). Pas de l'exceptionnel, mais du très bon en définitive (Daughters, Stay...) : textes inspirés à la fois désabusés mais volontairement optimistes (et oui, Life Is Good), production impeccable qui pioche dans toutes les époques et les styles, jazz, soul, disco, hip-hop des débuts, featurings opportuns (avec même une revenante, au sens propre, Amy Winehouse sur Cherry Wine)...

 

  Que demander de plus d'un artiste dont je n'attendais plus grand chose et qui revient au meilleur (ou presque) de sa forme ? Que du bonus, donc pour Nas, un artiste intègre, ce qui à la vue des circonstances, est plutôt un exploit.

 

  Inespéré.

 

 

  Note : 3.5/5

 

 

Daughters

 

 

Ecouter sur Spotify

 

 

  Toutes les chroniques musique

 

 



24/08/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 22 autres membres