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Valtari - Sigur Ros

 

 

  Voici venu le temps non pas des rires et des chants, mais plutôt de la mélancolie atmosphérique et des  lamentations éthérées du tout dernier album des islandais de Sigur Ros. La musique de la "rose de la victoire", dans la langue du pays de Bjork, de la géothermie, des noms imprononçables et des gardiens de but avec des bonnets, semble toujours aussi insaisissable, unique mais majestueuse.

 

  L'Islande est définitivement un pays à part, à la fois trop loin et tellement proche. Une petite île perdue dans l'océan mais qui nous rappelle souvent que la nature ou la crise économique peuvent nous rattraper, comme ça, d'un coup d'un seul, sans crier gare. C'est un peu la même chose avec ses artistes, avec sa culture, ses musiciens, ses auteurs... Nous la connaissons sans vraiment la connaître. Nous la mésestimons, l'ignorons presque et pourtant, elle là, pleine de ressources. Sigur Ros est à ce titre un des fers de lance de cette société décalée, à l'écart.

 

  Autant vous dire qu'avec ces gens-là, il ne faut pas s'attendre à un produit calibré (suffit de prendre Bjork par exemple...). Valtari en est encore une fois la preuve éclatante. En effet, il convient de s'accrocher avant de pouvoir ne serait-ce que pénétrer ses méandres, bien camouflés derrière les couches instrumentales vaporeuses et les chants chamaniques. Une fois qu'on a gratté la croûte, pourtant, cette musique céleste est indéniablement un appel au voyage, au rêve, à la méditation. Nous arpentons alors cette terre ancestrale que nous croyons connaître, mais nous nous trompons. Nous ne la connaissons pas. Ou si peu.

 

  Que dire de ce disque, donc, objectivement (le suis-je seulement, des fois ?) ? C'est beau, très beau même, tout en délicatesse mais avec une certaine forme de puissance toute contenue, c'est lent, ça monte, ça monte, ça explose, ça redescend, ça repart. C'est comme une sorte de grand-huit passé au ralenti, de montagnes russes en apesanteur, embrumées derrière un écran de fumée cannabique, ou portées par les vagues douces d'un quelconque analgésique. Non pas qu'il faille être drogué pour apprécier cette musique, loin de là même, mais il y quelque chose de magique et de très spirituel dans ces morceaux, quelque chose d'introspectif en somme.

 

  L'inconvénient, car bien sûr, il y en a un, c'est que selon le contexte, le côté musique d'ambiance peut vite ressortir et devenir lassant voire pénible, surtout si vous lancez cette playlist par erreur lors d'une soirée entre potes, ou pour le bal du 14 juillet. Vous l'avez compris, ce n'est pas très gai, voire limite déprimant, ce qui, au final, n'est pas pour me déranger, et puis ce n'est pas ce qu'on demande aux petit gars dont je me suis promis que je n'allais pas écrire leurs noms (Thierry Roland, sors de mon corps, tout de suite...). A ne pas écouter n'importe quand, donc. Par exemple pas le matin, sinon, c'est retour au plumard, direct, sans passer par la case pipi ou café (ou alors, faut y penser avant...). Par contre, si vous avez envie d'un moment de calme, pour écrire, tiens par exemple, ou lire, là, c'est la bande son idéale. Et pour la sieste, c'est parfait !

 

  Et puis, c'est quand même beau, non ?


 

  Note : 3.5/5

 

 

Varuo

 

 

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18/07/2012
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