Dans la brume - reconversion (2.4)
Ah, l'automne ! The Fall, comme le disent si bien nos chers frères ennemis anglo-saxons. J'avoue que l'expression sans équivalent dans notre langue est plutôt pertinente. La chute. Une question toutefois : est-ce pour la chute des feuilles, ou bien du moral qui se retrouve dans les chaussettes au moment où les premiers froids se font sentir et où l'exposition à la lumière du jour devient peau de chagrin ?
L'automne. Saison ô combien redoutée par les individus sur le fil, mais par les autres aussi. Depuis des générations. Une saison de galères, de remises en question, propice à la mélancolie, la nostalgie, voire la déprime ou pire, la dépression. Je n'en suis pas encore là. La galère, oui, la mélancolie itou, la déprime, un peu, mais la nostalgie et la dépression, non, passez votre chemin.
Galères
La galère, oui, il faut bien le dire, l'avouer. Galère financière d'abord. Je ne vais pas m'appesantir sur le matériel, mais avouons que cet aspect a quand même une importance cruciale, en général, et en particulier dans nos sociétés matérialistes de consommation. Non pas que la consommation me manque, bien loin de là. Je n'ai d'ailleurs jamais vraiment été son esclave. Mais bon, se dire qu'on va pouvoir se faire un petit plaisir futile de temps en temps, c'est quand même cool. Un petit resto, une petite sortie, une petite virée, un achat à la con qui sert à rien mais qui fait du bien, un cadeau, inviter des amis à une orgie alimentaire et éthylique... Non, rien de tout ça en ce moment. Pas de souci je m'en passe, pour l'instant. La fin justifie les moyens. Mais quand la galère en vient à compromettre les besoins primaires, ça devient chaud. Alors, je n'en suis pas là hein, je préfère être clair, mais ça approche. A grand pas.
Disponibilité ≠ disponibilité
Pas facile d'être en disponibilité, sans le moindre revenu, ni aide de quelque sorte que ce soit, zéro, fifre, rien, nada. Surtout quand des imprévus vraiment embêtants viennent se mêler à l'affaire. Certains me diront, ben t'as qu'à bosser. Ok, mais quand ? Je bosse déjà comme un maboule dans le cadre de ma formation. Jour, soir (nuit pas encore, mais ça ne saurait tarder), week-end, vac... Ah ben non, pas de vacances. Ma vie actuellement se résume à un habitus exclusif que ne dénigrerait pas tout parisien actif qui se respecte, le métro en moins, le train en plus. Boulot... Et dodo. Et puis si j'en avais trouvé si facilement, du boulot, je n'en serais pas là, et ce blog, lui, par contre, serait à l'abandon. Donc, pour tous ceux qui préparent leur reconversion, me suivent et veulent aussi lâcher le confort "cosy" du mammouth, un conseil : préparez bien votre coup. Ou jouez au loto, braquez une banque, attendez que pépé et mémé claquent pour toucher l'héritage... Enfin, faîtes pas comme moi, quoi, ne vous jetez pas à l'aventure la fleur au fusil. Mauvais plan...
IDV (Indomptable Désir de Vivre)
J'entends déjà IDV en guise de deuxième option, de possibilité alternative. Certes. J'y pense, j'oublie, j'y repense, ça revient comme un petit air entêtant, j'en rêve même la nuit. Indemnité de départ volontaire. Effectivement, ça fait rêver. Après tout, pourquoi pas ? J'ai déjà tiré un trait sur l'Education Nationale et le métier d'instit. Oui, mais... Car comme souvent, il y a un mais. En effet, qui dit IDV dit démission, et donc plus de retour possible en arrière. Plus de filet. Alors certes, dans la vie, on n'a pas toujours un filet qui nous protège, il faut savoir faire sans, se jeter à l'eau, enfin, comme un grand. La différence, c'est que je n'ai plus vingt berges, mais douze ans de carrière derrière moi, et que j'ai envie (besoin) dorénavant de nourrir d'autres projets que vivre au jour le jour. Car le temps passe. Et pour l'instant, je n'ai aucune garantie suffisamment solide concernant mon avenir professionnel pour pouvoir larguer définitivement les amarres. Parfois, je me dis que c'est peut-être ce qu'il faudrait que je fasse. Mais je ne suis pas encore assez sûr de moi.
μελαγχολiα
Nous sommes donc bien loin de l'idée de parcours du combattant que j'évoquais lors de la première saison de ma reconversion, plus ou moins en plaisantant. Ce n'est plus un jeu, terminé la rigolade dorénavant, cette fois-ci c'est vraiment du sérieux. D'autant que là, je navigue à vue, dans le brouillard. Mélancolie automnale, passagère ? Sans doute, je l'espère en tout cas. Peut-être que les choses vont se décanter, ou pas. Dans le doute, je viens de participer au mouvement, au cas où, histoire de tenter d'obtenir mon département de résidence. Qui sait, peut-être qu'en septembre, je devrais retourner derrière un bureau et devant un tableau, tête basse, la honte de l'échec à assumer, toute bile dehors... Même si je lutte de toutes mes forces contre cette idée, je me dois de la prendre en considération.
Grossièretés
Voilà ou j'en suis : en plein doute. Noir c'est noir. Putain d'automne. Putain de pluie, putain de nuit, putain de froid. Putain de galère de merde. Je vais malgré tout essayer de terminer sur une note positive cet article de chiotte qui plombe l'ambiance. Ok, je vais essayer : dans deux mois, je serai en stage. Dans sept, si tout va bien, j'aurai mon master. Et dans l'idéal, un boulot. Un vrai. Je pourrai alors en finir une bonne fois pour toute avec cette reconversion que je souhaite bien bonne à tous ceux qui l'ont choisie. Dans quelques temps, j'espère qu'on pourra dire autour d'un bon verre qu'elle nous aura bien fait chier mais qu'on a eu sa peau. D'ici là, pas mal de galères de prévues...
Hasta la victoria, siempre...
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