Kavinsky - Outrun
Il était attendu depuis le phénomène Nightcall, tonitruant morceau phare de la BO de Drive. Et le voici enfin, le premier album du frenchie Kavinsky. Est-il le digne descendant de la noble lignée electro nationale, de Daftpunk à Justice ? Réponse dans cette chronique d'Outrun.
Outrun, tiens, ce nom rappellera des souvenirs aux utilisateurs effrénés des consoles Sega type Megadrive dans les années 80-90, dont je faisais bien évidemment partie (oui, je suis vieux). Mes doigts se rappellent encore des longues heures de conduite sur les circuits californiens pixélisés à mort, à bourriner la manette comme un malade (elle aussi s'en rappelle sans doute, au fond de ma cave).
Ce n'est sans doute pas une coïncidence, mais Kavinsky nous replonge dans les ambiances musicales kitch de cette époque, comme si nous étions à nouveau au volant de la Testarossa décapotable d'un des premiers jeux à choix multiples de l'histoire, accompagnés de cette illustre et convoitée inconnue (mais qui était-elle vraiment, bon sang ?). On s'en doutait un peu étant donné l'atmosphère déjà bien rétro de l'excellente Nightcall, un des morceaux de l'année 2011, interprétée en duo avec Lovefoxxx, la chanteuse brésilienne des punkettes de CSS (si,si). Et autant briser le suspense de suite, Nightcall reste, et de loin, le meilleur morceau d'Outrun.
Car oui, le reste du disque est finalement assez décevant, banal mais pas trop, déjà entendu... Bon, by night, au volant, ça marche à peu près, mais il faut bien avouer que les ficelles sont un peu grossières. La plupart des mixs vaguement plats et fadasses s'écoutent mais manquent singulièrement de piquant, d'originalité. Un exemple parmi une bonne douzaine d'autres : Protovision, le premier single, curieux mélange des genres, quelque part, loin, rencontre improbable entre Iron Maiden et Daft Punk, ou quand l'électro des années 90 croise le hardrock des 80's, Bruce Dickinson en moins, ouf ! Je vous laisse imaginer le massacre, contrôlé malgré tout, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Vous l'aurez compris, Outrun, sans être foncièrement mauvais risque malheureusement d'être oublié aussi vite qu'il est sorti. Après réflexion, je me dis que le plus décevant est peut-être que le gars finalement ait décidé de sortir un disque, pratique bizarrement encore très à la mode, malgré la disparition annoncé et quasi effective de l'objet matériel. Question d'habitude ? Possible. Musique de Fast-food ? Sans doute !
Note : 2.5/5
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