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        Le 27/04/2012,

     Parfois, la vie nous joue de drôles de tours. Des tours auxquels on ne s'attend pas vraiment malgré les évidences flagrantes. Des tours dont on se serait bien passés et auxquels nous n'étions pas préparés. Des tours qui sont à la fois des épreuves et des tremplins. Mais au final, des tours dont on ne se remet jamais complètement...

     Aujourd'hui, tu n'es plus là pour le dire, alors je le fais, je prends en quelque sorte ton relais. Tu nous l'as tellement répété : la vie est trop courte, sa persistance tellement incertaine qu'il s'agit de ne pas se tromper de priorité. Tout ne tient qu'à un fil, un fil fragile qui menace de rompre à tout moment. Tu avais déjà cette sorte de lucidité, de conscience que nous n'avions pas encore... Ca n'allait pas tarder.

    Alors je le dis, haut et fort, profitons, profitez, vivons ces moments comme s'ils étaient les derniers. Chaque instant présent une fois vécu appartient déjà au passé. Il convient donc d'éviter de trop se retourner...

     Profite, profitons, profitez...

    Bien sûr, il n'est pas toujours aisé de se relever, de reconstruire sur un champ de ruines encore fumant, et pourtant, il le faut, recommencer, se battre, plus fort, blindé... Que ça nous serve, enfin ! Que tous ces pleurs, que toutes ces peines, que toutes ces larmes abreuvent les ruisseaux du souvenir, les rivières puis les fleuves qui essaiment le sens incertain de cette existence qui nous fuit inéluctablement. Qu'elles inondent de bonheur les océans de notre vie si courte, trop courte.

     C'est là, au final, et avec le recul, que tout a commencé. En ce moment précis. Un simple coup de fil : "Ca y est, c'est fini..."  Effectivement, c'est terminé. Ton chemin s'est arrêté là. Mais le nôtre continue...

      Le point de départ. Et le point d'arrivée. Le point de non-retour.

    Je rends hommage aujourd'hui, en ce jour si particulier, à ce bonhomme, au sens propre du terme, qui a combattu la tempête ultime, seul, enfin presque, avec un mental d'acier, et ce, malgré le fait qu'il savait que tout était joué d'avance. Une bataille qu'il a perdue. Une bataille que nous sommes condamnés, tous à plus ou moins long terme, à perdre nous aussi. Mais là, si jeune, et le jour de son trente-troisième anniversaire qui plus est. Le jour même... Une drôle de façon de partir, si je puis me permettre.

      Alors le plus grand hommage que je puisse te rendre, celui qui au fond me semble être le plus beau, c'est de vivre, de se battre, sans frein, profiter, je le dis encore une fois, sécher ses larmes, aller de l'avant sans se retourner. Vivre, tout simplement...

     Si j'en suis là aujourd'hui, si j'ai entrepris ce virage dans ma vie, c'est essentiellement grâce à toi. Je t'en remercie de toutes mes forces, de tout mon coeur. Tu m'as montré le chemin. Jamais je ne l'oublierai...

     Paix à ton immense âme.

     A tout ce que nous avons vécu ensemble.

     Deux ans, déjà...

Repose en paix... Mon ami. Mon frère.

N.B. - 1977/2010

     Toutes mes pensées convergent en ce jour vers sa famille, ses parents, sa mère, son père, ses frères et ses soeurs. Courage !