The Something Rain - Tindersticks
Magnifique album des quasi vétérans Tindersticks, plus que jamais au sommet de leur art.
Tindersticks, c'est le genre de groupe dont tous les connaisseurs louent unanimement la qualité mais qui ne trouve jamais un large écho auprès du grand public. Dommage. Moi même, je dois dire que je ne me suis jamais vraiment intéressé plus que ça à leur carrière. J'y jettais juste un oeil de loin, sans réellement être accroché. C'est donc presque par hasard et sans attente particulière que j'ai prêté d'abord une oreille, puis deux à The Something Rain, le cru 2012 du groupe de Nottingham. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçu du résultat.
On commence doucement avec Chocolate, pièce narrative progressive et toute en longueur (au-delà des neuf minutes), voire en langueur qui nous met tranquillement dans le bain. J'étais un peu perplexe lors de la première écoute, mais j'avoue qu'après quelques fois, on se prend au jeu. Le morceau s'achève en feu d'artifice de saxo(s?), un instrument qui revient (et c'est tant mieux) à la mode. Un instrument définitivement rock. Qu'on se le dise !
Après la longue introduction de Chocolate, il est temps de passer aux choses vraiment sérieuses avec Show Me Everything. Le groove est implacable, ça rappelle un peu le Massive Attack époque Blue Lines mais aussi les vieux classiques soul façon Isaac Hayes ou Marvin Gaye. La grande classe quoi ! Effectivement, ça l'est, assurément. On enchaîne avec This Fire Of Autumn qui enfonce le clou. Le rythme accélère, la mélancolie se fait plus présente, implacable, irrésistible, et surtout, on se rend compte à quel point c'est beau et à quel point ce groupe a du talent. Je n'ai, à ce moment-là, plus le moindre doute à ce propos.
Plus on avance dans l'album, et plus on est conforté dans cette idée. A Night so still nous emporte sur sa frêle embarcation instrumentale dans le tourment d'émotion(s) puissantes que l'on ne pensait pas trouver, avec cette intensité, dans cette contrée perdue et oubliée. Heureusement, le funk de Sleepin' Shoes nous sort un peu de notre torpeur pour un morceau somme toute plus classique et un peu monotone. Medecine vient balayer nos dernières résistances. Les cordes s'accrochent telles des sangsues et ne vous lâchent plus. En un jour de pluie (tiens, comme aujourd'hui), je vous promets que ça fait son effet. Magnifique ! Frozen n'est pas plus gaie, et comme son nom l'indique, et ce malgré le rythme plus volontaire, ça fait sacrément froid dans le dos. Ou ça glace le sang, c'est comme vous voulez. Come inside et Goodbye Joe terminent l'album de la meilleure des manières.
Ouf ! arrivé au bout, on est comme lessivé, repu suite à ce déchaînement de sentiments diffus, cette cascades d'émotions diverses, parfois contradictoires mais satisfaits de ce voyage dans des contrées à la fois hostiles et hospitalières, accidentés et poétiques, propices à la méditation et à la paresse contemplative. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin...
Une fois revenu à bon port, une seule idée nous obsède : retourner encore et encore dans ce pays vierge et enchanteur.
Note : 4/5
La video de Medecine
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