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America - Dan Deacon

 

  Bienvenue dans l'univers bruitiste et fantasmagorique de Dan Deacon, allumé de service bien connu outre-Atlantique pour ses prestations live apparemment impressionnantes de puissance, d'énergie et d'interactivité. Cette fois-ci, le gars de Baltimore entreprend avec America la réalisation de la première encyclopédie de musique électronique dédiée à la partie nord dudit continent. Rien que ça. Il y exploite allègrement sa beauté et ses failles, ses richesses et ses contradictions, dans un marmiton en surfusion.

 

  Déjà, la pochette, à elle seule, invite au voyage. Le titre en rajoute une couche : l'Amérique. Ses grands espaces, ses contrées sauvages et inexplorées, terre de pionniers aux mystères encore prégnants, version XXL. Le pays du far West, de l'espoir, de la nouvelle chance. Un concept grandiose (et grandiloquent) à lui seul. Mais l'Amérique, ne l'oublions pas, c'est aussi toute cette machine impériale impitoyable, la guerre, la misère, la ségrégation, j'en passe et des meilleures. Je ne vais pas refaire l'histoire. Autant de contrastes et de contradictions que Deacon a tenté de mettre en œuvre dans ce disque obèse, lui qui a fait partie des 99% d'Occupy Wall Street pour lesquels il a joué et s'est produit inlassablement. Et pourtant, America est avant tout une déclaration d'amour, sous ses airs de contestation adolescente et derrière sa façade (pseudo-)révolutionnaire. 

 

  Il suffit d'écouter l'acte USA en quatre pièces et qui occupe la deuxième moitié du disque : plus de vingt minutes d'orgasme intense, de copulation fougueuse, préliminaires inclus, entre une vision moderne et complètement barrée de la musique (Chemical Brothers) et son double antithétique, traditionnel (Sufjan Stevens). La modernité urbaine, de proximité, intello et présomptueuse face à l'humilité boueuse, ignare mais libre, vomissant ses préjugés d'un autre temps. Péplum schizophrénique à base de je t'aime, moi non plus. Avec pour théâtre l'état-continent dans toute sa grandeur et son horreur.

 

  Evidemment, au départ, le concept en lui-même paraissait assez présomptueux. Comme si Deacon lui-même s'était posé un piège qu'il allait être difficile d'éviter. Comme s'il avait décidé de se tirer une balle dans le pied avant même de mettre en place les premières pièces de son monstrueux puzzle, avant même d'en composer les premières notes. Au final, pourtant, le résultat est correct, malgré quelques défauts qui auraient pu être rédhibitoires. D'accord, ça fait beaucoup, de bruit, ok ça part dans tous les sens, c'est certainement assez naïf, probablement alambiqué, mais Dan Deacon envoie les watts avec assez de cœur et de maîtrise pour que l'on daigne y prêter une oreille attentive et accepter de voyager avec lui dans cette Amérique au double visage. Dans cette Amérique schizophrène, mais tellement fascinante.

 

  Note : 3/5

 

 

Le clip de True Thrush

 

 

Ecouter l'album sur Spotify

 

Lien Grooveshark

 

 

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20/09/2012
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