Hasta La Vista
Ça y est, les belges aussi ont leur Intouchables. Malheureusement, je ne pourrai pas comparer les deux œuvres puisque je n'ai pas vu le carton français de l'année dernière. C'était tout à fait volontaire : je ne sais pas pourquoi mais j'imaginais clairement que les faux handicapés belges allaient me faire bien plus marrer que le duo variet' et consensuel de chez nous ! Saurais-je seulement un jour si j'avais raison ? Pas sûr, mais j'ai quand même ma petite idée...
L'idée de départ d'Hasta La Vista, clairement casse-gueule, pouvait pourtant laisser augurer le meilleur comme le pire. Et autant le dire tout de suite, le meilleur l'emporte. Dès le début, on accroche. Et puis, les belges, eux, ne prennent pas de gants. A aucun moment. Je ne sais pas poruquoi, mais cela sonne tellement plus... vrai. A tel point qu'au bout d'un certain temps, et paradoxalement, on en oublie presque que les héros sont (des faux) handicapés. Omar Sy, pour citer l'acteur principal du succès que vous savez disait : "On saura que le racisme n'existe plus le jour où les gens ne relèveront plus que tel individu est noir"... Pas faux. C'est la même chose avec le handicap (Enfin, c'est quand même pas pour ça que je vais regarder Intouchables, hein, faut pas déconner non plus).
Revenons à HLV, donc. Je disais que très vite, on oublie le handicap. Signe que ce road movie particulier est une réussite. Et l'idée de départ alors ? Ben, l'idée, c'est que trois handicapés bon vivants et appréciant les bonnes choses décident de partir en voyage malgré l'avis contraire de leurs parents et prétextant suivre une route des vins alors qu'en fait ils sont bien décidés à aller perdre leur pucelage dans un bordel espagnol. Je vous laisse imaginer la suite...
Casse gueule, donc, comme idée, n'est-ce pas ? Deux risques principaux émergeaient à l'évocation de ce pitch aguicheur : tomber rapidement dans l'humour naze et graveleux ou bien dans le mélo pathétique (non, non, je ne pense pas à un film en particulier, et puis de toutes façon, je ne l'ai pas vu, alors...). Bonne nouvelle, on a évité le pire ! Je peux même dire qu'on l'évite haut la main, tant le sujet, pas évident, est abordé avec justesse, finesse et sans concession. On se marre franchement, le tabou de la sexualité des handicapés vole en éclat avec ce qu'il faut de pudeur et franchement, le road movie en lui-même est une sacrée réussite, handicapés ou pas. Et c'est bien ce qui est le plus important ! On est loin, très loin de la "bien-pensance" auto-suffisante à la française...
Bien sûr, dans comédie dramatique, il y a comédie, mais aussi dramatique. Le côté mélo qui s'impose dans la deuxième partie du film est un peu moins réussi mais reste quand même tout à fait convenable. Une fois de plus, les thèmes de la maladie puis de la mort sont abordés une fois de plus sans concession, de façon brute, sans emphase. Au final, HLV est une ode à la vie, honnête, juste, humaine, jouée avec beaucoup de finesse, d'à-propos et avec une sensibilité bien dans le ton. Et on passe un sacré bon moment. Que demander de plus ?
Note : 4/5
La bande annonce
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