Woodkid - The Golden Age
Difficile de passer à côté de Woodkid et de son ambitieux projet The Golden Age actuellement, à moins d'être sourd ou de faire la grève des médias. Ce français tout juste trentenaire exilé à New-York et auparavant réalisateur de clips (Lana Del Rey, Katy Perry, Rihanna...) a pour le moins réussi son coup, quasi marketing. Chronique de The Golden Age.
Tout a commencé en 2011 avec Iron, un titre qui avait marqué les esprits avec ses cuivres monstres, ses percussions tribales clinquantes et son clip noir et blanc aux accents Mythologiques. Un morceau immortalisé sur l'EP du même nom puis récupéré par Dior avant d'être utilisé pour la promo d'Assassin's Creed Revelations.
Ce coup d'essai allait être transformé l'année suivante avec Run Boy Run, dans la même veine et tout aussi réussi, les cordes ronflantes remplaçant cette fois-ci les cuivres. On se doutait bien que le bonhomme n'allait pas s'arrêter là... Qui pourrait le lui reprocher d'ailleurs ? I Love You venait compléter la trilogie début 2013 et annoncer la sortie du disque, avec un brio renouvelé, toujours aussi éclatant et un titre cette fois-ci à la fois plus pop et baroque.
Autant dire que Woodkid commençait sérieusement à agacer son monde, surtout que le public comme les médias semblaient unanime pour louer son talent, son ingéniosité, son potentiel. La sortie de The Golden Age a enfoncé le clou. Woodkid, c'est le truc Hype, à la mode, à écouter absolument si vous voulez être "in", et ce quelle que soit votre catégorie sociale ou votre génération, de l'inculte bouffeur compulsif d'enfoirés au chroniqueur "expert" des Inrocks, en passant par le mélomane intermittent.
En conséquence, j'ai tout essayé pour détester The Golden Age, bien sûr ; les consensus m'ont toujours exaspéré. J'ai donc fait ce que j'ai pu pour vomir ce produit markété, "easy-listening", au mainstream assumé, cette œuvre orgueilleuse, complètement mégalo, pompeuse voire pompière, inégale, dans laquelle les trois titres cités ci-dessus sont les meilleurs. Je l'ai écouté une bonne douzaine de fois, cherchant les failles, et elles sont nombreuses : voix faiblarde et inégale, morceaux de remplissage, orchestrations démagogiques parfois calamiteuses, production lisse, bien trop propre pour être honnête, etc.
J'ai tenté de détester The Golden Age de toutes mes forces. En vain. Pour être honnête, et malgré toutes mes réticences, j'avoue que j'ai plutôt apprécié l'effort. Bien malgré moi, vous pouvez le croire. Finalement, une fois n'est pas coutume, mon avis a rallié celui de la masse. Un petit bémol toutefois, le culte qu'on lui voue ces temps-ci est à mon sens largement démesuré. Voyons maintenant comment le buzz résiste au temps. Et ça, c'est une autre histoire... Rendez-vous à la fin de l'année pour faire le point et tirer les véritables conclusions, après digestion complète.
Note : 3.5/5
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