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Four - Bloc Party

 

 

  La sortie de Four peut être considérée comme une forme de petit miracle pour qui apprécie un minimum Bloc Party (ce qui n'est a priori et pas forcément mon cas). En effet, après Intimacy, un troisième disque accouché dans la douleur mais accueilli de façon mitigée, et une escapade electro-solo pas franchement convaincante de son chanteur Kele Okereke, la séparation semblait imminente. Finalement, les rumeurs étant de plus en plus insistantes, Four pourrait bien devenir, plus qu'un miracle, un testament.

 

  Comme son nom l'indique, Four est le quatrième album de cette bande d'anglais qui a défrayé la chronique avec sa première livraison, Silent Alarm, en 2005. Un vent nouveau soufflait alors sur le monde du punk-rock. Les choses ont bien changé depuis. Ainsi, mis à part les fans inconditionnels, personne n'attendait grand chose de ce Four qui en cas d'échec devait signifier la fin du groupe. Après un certain nombre d'écoutes, j'ai bien peur que ce soit inéluctable.

 

 Non pas que l'album soit mauvais, hein, soyons bien clairs. Le problème, c'est qu'il n'est pas assez réussi pour susciter une émulation suffisamment importante du public et ainsi "renouer" le lien qui semble bel et bien cassé entre les membres du groupe. Dommage car il est parsemé de ci de là de quelques perles comme Kettling, Coliseum ou We're Not Good People qui sont d'ailleurs les morceaux les plus "sonores" du disque, toutes guitares dehors. C'est de toute façon l'information principale : le retour des guitares, des sons distordus et des envolées punk voir limite métal par moment et qui avaient fait jusqu'alors le succès de Bloc Party.

 

 Traînant comme un boulet un début plutôt raté (l'enchaînement pathétique de So He Begins To Lie -...-, 3x3 - Que vient foutre Muse ici ? - , Octopus - le premier single !?! Vraiment, vous êtes sûrs ? -) et qui va l'handicaper sur toute la durée, Four ne décolle jamais vraiment. On commence à entrevoir la lumière au milieu de Real Talk qui avait pourtant commencé comme un mauvais Red Hot époque BSSM mais qui convainc au final avec ses envolées mélodiques portées par une guitare aérienne, finissant comme un Radiohead correct époque OK Computer. On reste dans les années 90 avec Kettling qui malgré des couplets un peu foirés s'impose comme le gros morceau du disque : riff et son monstrueux, inspiration et mise en œuvre nirvanesque, le genre de truc que l'on ne croyait plus vraiment possible en 2012. C'est la première (très) bonne surprise. A mon avis un single bien plus évident que la bouse Octopus, mais bon, certaines lois m'échappent parfois. Day Four a des qualités qui ont du mal à émerger et se révèle au final un peu insipide. Vient ensuite l'ovni du disque, le brûlot blues-punk (et oui !) Coliseum qui en plus d'envoyer du lourd, a franchement de la gueule. Excellent ! Ah, si tout avait été à ce niveau, on n'en serait pas là.

 

  V.A.L.I.S. offre un petit oasis de fraîcheur bienvenu qui titille le tympan sans extasier le marteau et l'enclume non plus. Faut pas déconner. Team A bassine avec sa longue intro noisy avant un final apocalyptique et son riff qui décape. Le constat est sans appel : c'est quand les Bloc Party envoient les watts qu'ils sont, et de loin, les plus convaincants. Enfin, on le savait déjà. L'exemple est flagrant avec ce Team A. Deux minutes ennuyeuses et insipides au possible avant deux autres de quasi-bonheur qui donneraient presque envie de se remettre au pogo et au stage-diving. Truth et The Healing assurent de façon syndicale la transition vers l'ultime effort, le dernier coup de rein, le très bon We Are Not Good People. La gifle finale. Voilà, le spectacle est terminé, circulez, il n'y a plus rien à voir.

 

  Malgré quelques fulgurances et un effort certain qui ne paye pas toujours, il est évident que Bloc Party est en bout de piste. Ce Four devrait sans surprise et comme prévu être l'ultime livraison de ce groupe difficile à véritablement cerner et calibrer : clairement au-dessus du lot, mais encore loin de l'excellence. Dommage, car à l'écoute des trois très bons morceaux déjà cités (Kettling, Coliseum et We're Not Good People), le potentiel est encore là, et ce, plus que jamais !

 

 

  Note : 2.5/5

 

 

Le clip d'Octopus

 

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14/09/2012
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