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  Comme son nom l'indique, Alabama Shakes est un groupe originaire de... l'Alabama. Et oui, les apparences ne sont pas toujours trompeuses. Leur objectif est donc de secouer l'Etat du même nom avec une musique vintage et classe, sortie tout droit du tournant des années 60 et 70. Qui a dit que tout le monde surfait sur la vague du revival ?

  Depuis les cartons d'Amy Whinehouse, puis d'Adele (et bien d'autres), la mode est franchement au retour aux sources. Soul, Blues, disco, vintage sont autant d'anachronismes très "hype" qui reviennent sur le devant de la scène. Ben ouais, c'est dans l'air du temps... Comment y échapper ? Alors bon, je ne suis pas contre le respect des traditions, des ancêtres, des racines et tout et tout... Mais faudrait voir à pas abuser non plus... Trop de revival tue le revival.

  Le cas d'Alabama Shakes est franchement caractéristique de cet état de fait. Doit-on le déplorer ? A l'écoute de l'album, très bon, c'est difficile. Les compositions, l'instrumentation et la mise en oeuvre sont plutôt intéressantes, le tout est extrêmement bien ficelé et même le grain nous invite sans discussion à un puissant voyage dans le temps. On pourrait vraiment croire que le disque a été composé et enregistré il y a quarante ans... Tout a été fait dans les règles. L'objectif est atteint haut la main !

  Normalement, il n'y aurait pas grand chose à rajouter ni à redire, sauf qu'à cet époque, justement, les musiciens étaient des défricheurs, des explorateurs, ils ne partaient de rien, inventaient tout. Dans les années 60 et 70, combien de styles sont "apparus" ? Beaucoup. Et dans les années 2000 ? Si peu... Où sont passés le goût de la création, le talent de l'inventivité, que reste-t-il des conquistadors du rock, du blues, du jazz, ceux qui allaient créer de toutes pièces (ou presque) le funk, le reggae, le punk, le disco, le heavy metal, le rock progressif, le hip-hop, l'électro, la new-wave et j'en passe et des meilleurs...

  Cet esprit revival ne pointe-t-il pas clairement un criant (criard) manque d'inspiration, de création, à l'image de notre époque, en dedans, nonchalante, terne ? N'est-il pas représentatif, caractéristique de notre génération blasée, de notre société de consommation à outrance, où au final on ne bouffe que de la soupe pré-digérée ? Le débat est lancé...

  Bravo quand même à Alabama Shakes pour l'effort (l'effet ?) rétro ! Mais merde, on veut (je veux ?) du neuf !

  Note : 3/5

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