lqdc.blog4ever.com

lqdc.blog4ever.com

Game Of Thrones - Saison 2

 

 

 

 

  A la moindre évocation du titre de cette série déjà culte, on peut redouter au mieux un déferlement de "buzz" et au pire une attaque organisée de "geeks" boutonneux, prépubères et surtout déchaînés, prêts à tous les sacrifices sur leur argent de poche ou leurs heures de sorties pour obtenir une information même insignifiante sur la prochaine saison, les (nombreux) personnages ou un détail qui leur aurait échappé (il doit bien en rester quelques uns). Faut dire qu'on les comprend, les "geeks" : Game Of Thrones est très clairement LE blockbuster de la Télé U.S., et ce, vu comme c'est parti (et vu le nombre et la taille des bouquins), pour quelques temps encore... Tant mieux ?

 

 

  Ce qui est assez surprenant de prime abord, avec GOT, c'est que cette série est diffusée à une heure de grande écoute aux States, sans la moindre censure alors que se multiplient les scènes de meurtre et de sexe sans concession (et d'ailleurs magnifiquement filmées). C'est assez rare et étonnant pour être signalé. D'autant que, sans en rajouter, c'est VRAIMENT gore : on ne compte plus les têtes qui volent, les corps coupés en deux, les membres arrachés, les carotides tranchées, les meurtres d'enfants, de femmes, et je ne vous parle pas des sexes exhibés, des cunnilingus et autres levrettes cadrés de près, quand ce ne sont pas viols purs et simples filmés avec une certaine forme de perversité... Mais que fait la garde puritaine de l'autre côté de l'océan, dans le pays de l'oncle Sam ? Comment a-t-elle pu laisser passer ça ? C'est à n'y plus rien comprendre... Nous vivons vraiment une époque bizarre... Pour appuyer mon propos, il s'avère qu'un internaute s'est amusé à mettre bout à bout les scènes de cul des deux premières saisons dans une vidéo et cette dernière dure seize bonnes minutes... Et il y en a pour tous les goûts, hétéros, homos, en groupe et j'en passe et des meilleures. Etonnant.

 

 

 

  Passé ce constat surprenant mais au final assez insignifiant pour nous, frenchies blindés, GOT se fait également remarquer par la qualité et le côté adulte de son propos. Le scénario, déjà bien dense dans la première saison, se complexifie encore du fait de l'apparition de nouveaux personnages, multipliant les intrigues dont on sait qu'elles vont se recouper à un moment ou un autre (dans la saison 12 ?). On est donc trimballé constamment entre de nombreuses narrations se centrant alternativement sur un ou plusieurs personnages plus ou moins importants et les nombreux lieux associés. Ce n'est d'ailleurs pas toujours simple de suivre, mais c'est ce qui fait incontestablement la force de cette série. L'analogie avec le Seigneur Des Anneaux entrevue dans la saison 1 est ici vite balayée, faisant presque passer l'intrigue de ce dernier pour un album de Oui-Oui ou du club des cinq, et son bestiaire pour un dessin animé de Walt Disney... C'est dire !

 

 

 

   Alors oui, on baigne en plein dans la Fantasy avec ses châteaux forts, ses rois, ses reines, ses chevaliers en armure, ses dragons, ses êtres maléfiques, ses grandes batailles, ses intrigues et manigances politiques mais le tout a une portée tellement universelle et est amené avec une telle intelligence que la prégnance du style est balayée d'un coup de hache bien placé, en plein dans le front, entre les deux yeux. Et c'est bel et bien là, dans ce côté universel et le traitement sans concession de la nature humaine que se trouve la force de cette série. Si on ajoute la profondeur des personnages, le jeu impeccable des acteurs et la mise en scène excellente, on frise la perfection. D'ailleurs, les dix épisodes d'une cinquantaine de minutes chacun (un peu plus pour le dernier) se dégustent allègrement sans que jamais ne pointe la moindre sensation d'ennui. En ce sens, cette deuxième saison est supérieure à la première, dont le but était de mettre en place l'intrigue et les personnages. Ici, on est en plein dans le propos, la progression est constante jusqu'au feu d'artifice de l'épisode 9 qui se concentre sur la magnifique bataille de King's Landing et dont le scénario revient à George R.R. Martin (l'auteur des bouquins) himself. Grandiose. L'épisode 10, conclu par une dernière scène géniale mais dont je ne dirai rien joue le rôle du maintenant classique cliffhanger, tremplin bien vu pour une saison 3 qui s'annonce plus que prometteuse.

 

 

 

  Game Of Thrones se place aujourd'hui comme LA série des années 2010, du genre de celles qui mettent tout le monde d'accord. Alors bien sûr, tout n'est pas parfait, mais les défauts sont rares : il y a bien quelques scènes dispensables ou maladroites, quelques personnages survolés, quelques raccourcis et une certaine forme de manichéisme un peu trop prononcé mais quand le grand spectacle se marrie aussi bien avec un scénario dense et intelligent, à la portée universelle, il n'y a rien d'autre à faire que gober béatement en bouffant une bonne glace, les yeux rougis par la fatigue et le trop d'écran... Et une fois de plus, mention très spéciale à Peter Dinklage au sommet de son art dans le rôle du nabot Tyrion Lannister.

 

  Epique !

 

 

  Note : 4/5

 

 

  Toutes les chroniques séries



19/06/2012
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 22 autres membres