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Hugo

 

  Le tout dernier Scorsese commence comme un conte pour enfant en images de synthèse puis se perd en chemin avant de se terminer en fanfare dans un immense hommage au cinéma des origines.

 

  Bon, on ne va plus présenter le grand Martin Scorsese ni faire une liste de sa colossale filmographie. Je crois que ce n'est plus la peine. Il a marqué nos vies à tous avec ses long métrages parfois géniaux, souvent inspirés. Ses deux derniers d'ailleurs avaient réveillé une flamme un peu vacillante... Les infiltrés et Shutter Island sont à n'en point douter deux des meilleurs films des années 2000 (pour l'instant). Je dois même avouer que le premier cité m'avait carrément estomaqué. Deux visionnages plus tard, je ne m'en suis toujours pas remis.

 

  Le vieux Martin revient donc fin 2011 avec l'adaptation d'un roman pour enfants. Pas étonnant donc que ça commence comme un conte avec les ficelles qui vont avec : univers féerique (un Paris des années 30), héros prépubères (Asa Butterfield et Chloë Moretz, mouais) et un lieu mystérieux (les coulisses d'une gare imaginaire) truffé de passages secrets et de personnages... originaux. Il y a même l'objet propre au shéma narratif du conte, en l'occurence ici un vieil automate qui ne fonctionne plus.

 

  Rien de très original à vrai dire d'autant que les effets spéciaux ne sont ni très novateurs ni hyper bluffants, voire même carrément grossiers par moments. Ben alors ? Les engrenages, puisqu'il en est question ici ne sont pas très bien huilés. On s'ennuie un peu. Les personnages, et notamment le gendarme joué par un étonnant Sasha Baron Cohen (et oui !), ne sont quand à eux pas franchement plus inspirés que le directeur artistique...

 

  Heureusement, la deuxième partie du film est toute différente. Peu à peu, le conte de Noël se transforme en vibrant hommage au cinéma du tout début, celui de la charnière des dix-neuvième et vingtième siècles à travers le personnage de George Mélies, incarné de façon un peu plate par Ben Kingsley. Là, l'histoire devient fidèle à celle de ce pionnier du septième art, tombé dans l'oubli puis réhabilité par Léon Druhot et donc (là par contre c'est de la fiction) Hugot Cabret.

 

  Hugo devient alors une sorte de biopic presque documentaire concernant ce personnage haut en couleurs qui avait construit à l'époque un immense studio en verre et tout un tas d'accessoires, inventé les trucages, les arrêts de caméra ou les surimpressions et bien d'autres innovations importantes, certaines encore utilisées aujourd'hui. On lui doit notamment Le voyage dans la lune, considéré (à juste titre) comme le premier film de science fiction et quelques six cents autres films.

 

  Le ton devient de fait beaucoup plus adulte et l'hommage se veut fidèle à la réalité malgré quelques interprétations personnelles anecdotiques. Finalement, on accroche et je dois dire que j'ai été impressionné par cette deuxième partie limite pédagogique et dont le but non avoué est de faire connaître ce personnage et son histoire au grand public. L'idée est louable et l'hommage réussi même si, intrinsèquement, le dernier Scorsese n'atteint pas les sommets de certaines (la plupart) de ses précédentes productions.

 

  Note : 3/5



02/04/2012
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