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Chronicle

 

 

 

 

  Furieusement dans l'air du temps, Chronicle débute comme un film banal d'adolescents puis prend, à l'image de ses (super-)héros, une ampleur inattendue avant une deuxième partie à la noirceur aussi rare que bienvenue et surtout avant un final grandiose.

 

  Sur le papier, Chronicle n'avait pas vraiment de quoi faire fantasmer, et ce, à juste titre il me semble. Il avait tout l'air d'être une bonne vieille grosse baudruche buzzante qui allait se dégonfler dès les premiers retours d'avant-première ou de séances du mercredi. Que Nenni. Bon, soit, je me disais que finalement, ça ne devait pas être si mal. Et puis, de déceptions en déceptions, d'ennuis cinématographique en redondances franchement énervantes, au moment où, une fois pour toutes, j'allais devenir un blasé du "cinéma", voilà que, (presque) par hasard, Chronicle se retrouve dans ma platine, ou plutôt, devrais-je dire, en ces temps modernes, dans mon port USB (n'en déplaise à cette vieille traînée d'Hadopi et ses macs plein aux as...). Entre une saison de Justified et une autre de Game of Thrones, je me laisse tenter sans grande conviction, d'autant qu'il n'y avait rien d'autre sur la clé. Après un petit souci de sous-titres, (je ne suis pas encore tout à fait bilingue), ça commence... Et plutôt mal.

 

 

 

   La faute à la sur-utilisation chronique de cette  mauvaise bonne idée qui consiste à utiliser des images filmées par le, la ou les protagonistes, façon documentaire, concept dorénavant éculé et rongé jusqu'à la moelle depuis le Projet Blairwitch, Cloverfield, Rec, etc, etc... Bref, Chronicle, ça commence comme ça : un ado renfermé et très peu sociable maltraité par ses pairs, sans ami, puceau, avec un père alcoolique et violent, une mère qui ne peut pas se payer ses médicaments pour soigner son cancer en phase terminale, des clichés, des clichés et des clichés en veux-tu en voilà. Pour couronner le tout, lors d'une méga-fête à la campagne, notre héros et deux de ses (nouveaux) amis tombent sur un artefact étrange qui leur confère, et on ne saura jamais pourquoi ni comment, des pouvoirs étranges. Jusque là, rien d'exceptionnel, bien au contraire. Et pourtant, c'est là que tout, réellement, commence.

 

 

  Je m'explique : à partir de ce moment là, on est à peu près au quart du film, ça va monter crescendo, jusqu'au tourbillon final. On se rend compte alors que ce début pépère n'était pas là pour rien. Il conditionne même la suite du film. (Re-)Bref, nos ados découvrent et apprivoisent leurs nouveaux pouvoirs, une sorte de télépathie, et qui vont devenir de plus en plus puissant, jusqu'à un niveau effroyable. Au début, nos immatures teenagers les utilisent pour faire des blagues à leurs proches, tout en développant leur nouvelle amitié. C'est d'ailleurs assez marrant. Très vite pourtant, ils sont rattrapés par les affres de leur quotidien, surtout Andrew Detmer, joué magistralement par le prometteur Dane DeHaan. La deuxième partie du long-métrage va ensuite dériver vers une accumulation de noirceur franchement inattendue et imprévisible. Dépassés par la puissance de leurs nouveaux attributs, les trois gamins vont dévoiler tout l'effroyable côté sombre de leur âme, et par extension, celui de l'âme humaine en général, faisant voler en éclat les quelques règles que les trois "fantastiques" s'étaient imposés au début.

 

 

  L'expérience vire donc rapidement au cauchemar, sans cliché cette fois-ci (même si certaines pistes très intéressantes auraient mérité d'être arpentées plus profondément), avec une puissance de ton remarquable qui feraient presque passer les héros Marvel pour des Bisounours ou des Télétubbies et Batman (celui de Dark Knight) pour Casimir. Si, si, je vous assure. Bref(-ter), le final est impressionnant, sans concession, morbide, réaliste dans le fantastique, bluffant, impressionnant, utilisez tous les superlatifs que vous voulez, peu importe. Non, ce qui est vraiment important, c'est que ça marche, et avec peu de moyens, Josh Trank nous dévoile avec classe le côté obscur des super héros avant une scène de destruction grandiose dans Seattle qui clôt Chronicle d'une façon remarquable.

 

  Chapeau bas, maestro, et à très bientôt j'espère...

 

 

  Note : 4/5

 

 

 

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07/06/2012
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