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  Difficile d'être insensible, en bien ou en mal, quand il est question d'évoquer le cas Lana Del Rey, sans conteste le phénomène de l'année 2012. Diva géniale pour certains, sorte de Dalida du pauvre pour les autres, j'avoue moi-même être assez désemparé au moment d'analyser les exploits de la jeune femme, que l'on pensait morte avec Born to Die, et qui se retrouve ici, tel le messie, ressuscitée ! 

   Autant dire que le tour de montagnes russes continue, sans que le chroniqueur moyen que je suis ne sache vraiment où donner de la tête. Rappel : tout avait parfaitement commencé il y a environ un an avec un premier EP brillant et unanimement félicité, contenant les perles Video Games et Blue Jeans. Le voyage était surréaliste dans une sorte d'Amérique des années 50 en version audio, fantasmée plus que réelle. Autant dire que l'attente de l'album, Born To Die, était intenable.

  Et là, patatras, voilà que Lana Del Rey se prenait méchamment les pieds dans le tapis avec un disque complètement raté, si l'on excepte bien sûr le morceau éponyme d'ouverture et les deux cités ci-dessus. Mais, bon, je ne vais pas refaire l'histoire que tout le monde connait. Parlons plutôt de cette extension du disque, Paradise Edition, sorte d'EP qui est en réalité la véritable suite du Maxi Video Games.

  Exit les beats et postures hip-hop ridicules, ici, Lana revient à ce qu'elle sait faire de mieux, une pop retro-kitch savamment cuisiné dans un pot vieux et sale, aux relents californiens époque James Dean. Une sorte de trip western anachronique pour filles, en gros, avec des histoires d'amour sales de fast-food en lieu et place des règlements de comptes de Saloon.

  Croyez-moi si je vous dis que je n'aurais pas hésité une seconde à descendre en flèche la belle New-yorkaise si les huit morceaux proposés n'avaient été ne serait-ce que tièdes. Là, malgré tous mes efforts, je ne peux que m'incliner devant la qualité des compositions et l'atmosphère tout simplement incroyable qui s'en dégage. Et je peux vous dire que j'ai cherché la faille... D'entrée, Ride est somptueuse, et le reste est grosso modo du même niveau, sans le moindre temps faible. Autant dire que Lana Del Rey, même si elle est tout sauf une grande chanteuse, s'offre avec cette édition paradisiaque une rédemption in extremis !

   Note : 4/5 (soit 3/5 pour l'album Born to Die dans sa version étendue - Paradise Edition)

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